carence en fer

Carence en fer & fatigue chronique

La carence martiale est une réalité avec une de prévalence de 22% chez les femmes en Suisse. Cela signifie qu’un quart des suissesses ont une ferritinémie inférieure à 30 [µg/l]. Il est important de distinguer d’un côté les réserves en fer traduit par la ferritine et de l’autre le taux de fer circulant ou fer sérique.

  • Fer sérique : Le fer sérique mesure la quantité de fer circulant dans le plasma sanguin. C’est-à-dire, il mesure la concentration de fer qui est actuellement transportée par la protéine transferrine dans le sang. Cette mesure peut refléter les niveaux de fer disponibles à un moment donné, mais elle ne donne pas une indication complète des réserves totales de fer dans le corps.
  • Ferritine sérique : La ferritine est une protéine de stockage du fer qui se trouve à l’intérieur des cellules, principalement dans le foie, la rate et la moelle osseuse. La ferritine sérique mesure la quantité de ferritine libérée dans le sang. Elle est souvent utilisée comme indicateur des réserves totales de fer dans le corps. Des niveaux de ferritine bas peuvent indiquer une carence en fer, tandis que des niveaux élevés peuvent indiquer des réserves de fer suffisantes, voire une surcharge en fer.

 

Les deux sources de fer dans l’alimentation

Fer héminique

    • Origine : Le fer héminique se trouve principalement dans les produits d’origine animale, tels que la viande, le poisson et la volaille.
    • Biodisponibilité : Le fer héminique est généralement mieux absorbé par l’organisme que le fer non héminique. Environ 15 à 35 % du fer héminique peut être absorbé.
    • Forme chimique : Le fer héminique est lié à une molécule d’hème, une structure présente dans l’hémoglobine des cellules sanguines et dans la myoglobine des muscles.

Fer non héminique

    • Origine : Le fer non héminique se trouve dans les produits d’origine végétale, tels que les légumes, les céréales, les légumineuses et les noix, ainsi que dans les produits d’origine animale. Cependant, dans les produits d’origine animale, la majorité du fer est sous forme non héminique.
    • Biodisponibilité : Le fer non héminique est moins bien absorbé par l’organisme que le fer héminique. Seulement environ 2 à 20 % du fer non héminique est absorbé, et différents facteurs peuvent influencer cette absorption.
    • Forme chimique : Le fer non héminique est présent sous différentes formes chimiques, telles que le fer ferreux (Fe2+) et le fer ferrique (Fe3+).

Il est important de noter que bien que le fer héminique soit généralement mieux absorbé, cela ne signifie pas nécessairement que les personnes suivant un régime végétarien ou végétalien souffrent automatiquement de carence en fer. Ces régimes peuvent fournir des quantités adéquates de fer, mais il est souvent recommandé de consommer une variété d’aliments riches en fer et de prendre en compte d’autres facteurs, tels que l’absorption améliorée du fer non héminique en présence de vitamine C.

Les causes liées à une carence en fer

La carence en fer peut être causée par divers facteurs, et il est important de comprendre ces causes pour mieux prévenir et traiter la carence en fer. Voici quelques-unes des principales causes :

  1. Apport alimentaire insuffisant : Un régime alimentaire pauvre en fer peut entraîner une carence. Les sources de fer alimentaire comprennent la viande rouge, la volaille, le poisson, les légumes à feuilles vertes, les légumineuses, les noix et les céréales enrichies en fer.
  2. Absorption insuffisante de fer : Certaines conditions médicales peuvent entraver l’absorption du fer dans l’intestin. Par exemple, la maladie cœliaque, la maladie inflammatoire de l’intestin (comme la maladie de Crohn), ou la présence d’ulcères peuvent réduire la capacité du corps à absorber le fer.
  3. Pertes sanguines accrues : Les pertes de sang importantes, telles que celles causées par des saignements menstruels abondants, une chirurgie, un traumatisme ou des problèmes gastro-intestinaux saignants, peuvent entraîner une perte de fer.
  4. Besoins accrus en fer : Certains groupes de personnes ont des besoins accrus en fer, notamment les femmes enceintes, les enfants en croissance rapide, et les personnes qui font beaucoup d’exercice.
  5. Inadéquation entre les besoins et l’apport chez certaines populations : Par exemple, les végétariens et les végétaliens peuvent être plus susceptibles de développer une carence en fer, car le fer provenant de sources végétales (non héminique) est moins bien absorbé que celui des sources animales (héminique).
  6. Maladies chroniques : Certaines maladies chroniques, telles que l’insuffisance rénale chronique, l’arthrite rhumatoïde, ou certaines formes de cancer, peuvent contribuer à une carence en fer

Les symptômes typiques d’une carence en fer

  • Fatigue chronique
  • Essoufflement facile à l’effort
  • Perte de cheveux, ongles cassants
  • Syndrome de jambes sans repos
  • Maux de tête
  • Palpitations

Importance des dosages sanguins du fer, de la ferritine, de la transferrine, du coefficient de saturation et de l’hepcidine

Le dosage du fer sérique et de la ferritine est une pratique très courante. Une valeur de ferritine inférieur à 30 [µg/l] est synonyme de carence en réserve de fer. À l’inverse une ferritine élevée, au-delà de 200 [µg/l], indique la présence d’une inflammation confirmée par une protéine C-réactive (CRP) également élevée. Si la CRP est normale, il peut alors s’agir d’une hémochromatose pour autant qu’il y est présence d’une mutation du gène HFE codant pour cette maladie et un coefficient de saturation de la transferrine inférieur à 50%.

Valeurs de référence du fer sérique pour un homme : 60 – 170 [µg/dl] et pour une femme : 50 – 160 [µg/dl].

La transferrine (ou capacité totale de fixation du fer – CTFF) correspond à la capacité totale de fixation du fer, elle est d’environ 240 à 450 microgrammes par décilitre [µg/dl].

Le coefficient de saturation est calculé en divisant le fer sérique par la capacité totale de fixation du fer, puis en multipliant par 100 pour obtenir un pourcentage. Un taux de saturation normal est généralement d’environ 20 à 50 %.

L’hepcidine est une protéine très intéressante dans la mesure où elle indique le taux d’absorption du fer alimentaire au niveau de la muqueuse intestinale (les entérocytes). Le taux d’hepcidine est inversement corrélé au niveau d’absorption intestinal du fer. Un niveau élevé d’hepcidine, au-delà de 20 [µg/l], indique une limitation de l’absorption de fer au niveau de la muqueuse intestinale indiquant la présence d’une inflammation, d’une infection virale ou d’une endotoxinose. À l’inverse une hepcidine effondrée, en dessous de 9 [µg/l], indique qu’une carence en fer chronique.